EGLISE EVANGELIQUE LES PREAUX
Les assemblées dites « de frères » remontent officiellement au XIXe siècle mais certaines données historiques permettent de penser que ce type d'églises « sans clergé ni liturgie » a toujours existé au cours de l'histoire, même si elles furent parfois très minoritaires.
Ces églises cherchant à s'appuyer exclusivement sur la Bible, il est naturel quon y retrouve les valeurs fondamentales contenues dans les confessions de foi établies au cours des siècles par ceux qui aimaient la Parole de Dieu :
1.L'enracinement dans la foi de lEglise primitive
2.L'enracinement dans la foi de la Réforme
3.L'héritage du mouvement des Frères
1. L'enracinement dans la foi de lEglise primitive
Bien que nous ne le récitions pas, nous acceptons les bases doctrinales du Symbole des apôtres.
Cest ainsi que nous croyons :
•En Dieu le Père, Tout-Puissant, Créateur
•En Jésus-Christ, Fils de Dieu, Personne divine, Sauveur et Seigneur, mort et ressuscité, qui reviendra
•Au Saint-Esprit, Personne divine
•Au pardon des péchés par la foi en Jésus, à la résurrection du corps, à la vie éternelle.
•En l'Église universelle, formée de tous ceux qui croient en Jésus Christ et à son œuvre, dans quelque dénomination qu'ils se trouvent.
2. L'enracinement dans la foi de la Réforme
Nous nous reconnaissons dans les valeurs de la Réforme protestante, très bien exprimées dans les cinq « soli » :
SOLA SCRIPTURA : La Bible est la seule norme de la vérité, elle fait autorité en matière de doctrine, de vie chrétienne et de vie déglise.
SOLUS CHRISTUS : Jésus est le seul Sauveur, le seul médiateur, le seul Seigneur, le seul Chef de lEglise
SOLA GRATIA : Dieu nous donne tout par grâce et spécialement le salut
SOLA FIDE : Le salut est seulement sur le principe de la foi, les bonnes œuvres en sont la conséquence et non le moyen pour l'obtenir.
SOLI DEO GLORIA : A Dieu seul reviennent la gloire et l'adoration, dès maintenant et à toujours
Le « baptême de professants » est pratiqué par immersion de préférence afin de conserver la signification forte du baptème.
3. L’héritage du mouvement des Frères
Le Réveil évangélique des XVIIIe et XIXe siècles a remis en valeur la nécessité dune conversion personnelle et de la nouvelle naissance. Partageant cet ancrage, le mouvement des Frères en est une composante apparue vers 1830 qui propose en outre une conception singulière de la vie de l'église locale (plus souvent désignée par le terme « assemblée »).
La Cène
Elle est célébrée chaque dimanche avec le pain et la coupe. Nous pensons qu'à la responsabilité personnelle de chaque participant s'ajoute une responsabilité d'accueil de l'assemblée. Seules les personnes converties ayant un témoignage et une vie en accord avec la foi chrétienne sont invitées à participer au repas du Seigneur. Les croyants appartenant à d'autres communautés chrétiennes qui adorent Dieu, lui seul, unique en trois personnes, Père, Fils et Saint Esprit, sont accueillis sur le principe de l'unité du corps de Christ (1 Corinthiens 10 : 16) et sur la base d'un témoignage suffisant.
L'autorité
Il n'y a pas de pasteur, au sens courant du terme, dans l'assemblée locale. Les responsabilités incombent à un groupe d'anciens (1 Pierre 5 : 1-4) reconnus tacitement en fonction de leur autorité morale ou quelquefois désignés de façon plus formelle. Les décisions importantes sont prises collégialement avec l'assentiment de toute l'assemblée.
Bien que nétant pas constitués en système ou fédération nous entretenons des relations privilégiées dans notre « famille d'assemblées ».
Il n'y a pas d'instance dirigeante au dessus des assemblées, mais les conseils de frères ayant une autorité morale reconnue sont généralement écoutés.
Ainsi on ne peut parler ni d'interdépendance ni d'indépendance des assemblées, la réalité pratique se situe entre ces deux pôles : chaque assemblée à affaire à Christ et recherche un chemin commun avec les autres assemblées.
Les Ministères
Nous croyons que les ministères sont donnés par Christ (Ephésiens 4) à son Eglise, ainsi que les différents « charismes » (ou dons de grâce) (1 Corinthiens 12).
Pour nous, « être pasteur » (de même que prophète, docteur, évangéliste) est une qualification plus qu'une fonction. Avoir le don de pasteur, cest avoir la capacité donnée par Dieu de consoler, encourager, fortifier les brebis du troupeau. Ce don, et tous les autres, peuvent s'exprimer dans les réunions mais aussi dans toute la vie de l'assemblée.
Le déroulement des réunions
En vertu du sacerdoce universel, chaque croyant se doit de participer activement à la vie de l'assemblée. Celle-ci ne saurait d'ailleurs se limiter aux réunions publiques. Les réunions sont considérées comme un rassemblement autour du Seigneur Jésus (Matthieu 18 : 20) sans référence à une structure établie. Même si nous n'échappons pas à certaines formes d'habitudes, nous n'avons pas de liturgie officielle : lorsque l'assemblée se réunit, chaque frère recherche la direction de l'Esprit pour proposer un chant, prier, donner lecture dun texte biblique, apporter un message.
•Le culte est pour nous un moment réservé à l'adoration (Jean 4 : 23). Il n'est ni préparé, ni présidé. Les chants et prières se succèdent dans la spontanéité ce qui suppose aussi des temps de silence.
•La réunion de prière est le moment où l'assemblée expose ses besoins à Dieu. Les frères et sœurs partagent sur les besoins de l'assemblée ensuite ces besoins sont exposés à Dieu tour à tour, spontanément. Des « cellules de prière » peuvent aussi se réunir dans les maisons.
•La réunion d'édification est le moment où un ou plusieurs frères apportent un message prophétique ou d'édification selon l'inspiration et les besoins du moment (1 Corinthiens 14 : 3). On ne sait donc pas à l'avance qui va parler, ni sur quel sujet (1 Corinthiens 14 : 26).
•Les autres réunions : d'autres réunions, souvent plus organisées, peuvent avoir lieu selon le besoin de l'assemblée locale: étude biblique, réunion d'enseignement systématique, exposé sur un thème, information missionnaire, action d'évangélisation, catéchisme, réunions de jeunes etc. sans parler des services de baptême, mariage, et enterrement.
Les liens inter-églises
Des liens organiques entre nos assemblées sont maintenus par des rencontres régionales ou nationales et par des publications communes.
Par contre, il n'existe pas de fédération officielle. Nous ne représentons d'ailleurs qu'une fraction du « mouvement des Frères », que l'on pourrait qualifier de « modérée » (entre frères « larges » et « exclusifs »).